Le tribunal de district de Medeu à Almaty a ordonné la saisie des biens de deux proches de l’ancien procureur général du Kazakhstan, Kaïrat Kojamjarov : Doula Kojamjarov et Goulna Kojamjarova, rapporte Tengrinews.kz.
La décision a été prise suite à une action en justice intentée par la Banque populaire du Kazakhstan. Le montant des biens saisis s’élève à 2,63 milliards de tenges (environ 4,5 millions d’euros).
Outre les actifs de la famille de l’ancien procureur, le tribunal a ordonné la saisie de « tous les bien mobiliers et immobiliers » de quatre sociétés : TOO Groupe de sociétés “Oil Snab”, TOO HILL Resources, TOO HILL Invest, TOO AvtoTechMas Ltd.
Selon Forbes Kazakhstan, Doula Kojamjarov figure parmi les 75 hommes d’affaires les plus riches du pays en 2024 (il occupait la 57e place du classement). Le magazine estime les actifs de l’homme d’affaires à 110 millions de dollars US, notant que sa société Hill Corporation est un important producteur de lubrifiants à Chimkent et qu’elle construit également une usine du même type à Klaipėda, en Lituanie.
Doula Kojamjarov est le frère de Kaïrat Kojamjarov, l’un des responsables des forces de l’ordre les plus influents de la période de Noursoultan Nazarbaïev. Au fil des années, il a occupé les postes de chef des organes anticorruption, de procureur général, de secrétaire du Conseil de sécurité et de député du Sénat (chambre haute) du parlement du pays.
En septembre, le bureau du procureur général a annoncé qu’une enquête avait été ouverte contre Kaïrat Kojamjarov pour des faits d’abus de pouvoir et de blanchiment d’argent d’origine criminelle. Selon l’enquête, M. Kojamjarov aurait commis ces crimes « alors qu’il était en poste à différentes fonctions dirigeantes ».
Ces derniers mois, de nombreuses personnes de l’entourage proche de ce responsable des forces de l’ordre ont également fait à leur tour l’objet d’enquêtes. Ainsi, en juillet, l’ancien chef du Bureau national de lutte contre la corruption, Talgat Tatoubaïev, a été arrêté. Il a été inculpé en vertu de la partie 2 de l’article 146 du Code pénal du Kazakhstan (« Traitement cruel, inhumain ou dégradant, torture »).
L’été dernier, une autre collaboratrice de Kojamjarov, l’ancienne cheffe du service des procureurs spéciaux du Kazakhstan, Olessia Keksel, a été identifiée comme suspecte dans une affaire de torture. Une première affaire ouverte contre elle pour des faits similaires avait été classée, avant d’être rouverte.
En outre, un ancien subordonné de Kojamjarov, l’ancien procureur général des transports, Maksat Douïssenov, a été déclaré en fuite. Il est soupçonné d’abus de pouvoir, de corruption, de blanchiment d’argent et de biens d’origine criminelle.
Le journal kazakh Vremia, dans un article du 3 septembre, affirme que Maksat Douïssenov se trouve hors du Kazakhstan, tout comme Kaïrat Kojamjarov. Ce dernier, selon le journal, a déposé une demande pour obtenir un passeport russe. Il a récemment été aperçu à Moscou.
Il n’y a pratiquement aucune information sur Goulna Kojamjarova dans les sources ouvertes, mais dans le communiqué de Tengrinews.kz, elle est également désignée comme une parente de l’ancien procureur général.



