Le président du Kirghizistan, Sadyr Japarov, a signé un décret instaurant un monopole d’État sur la formation des professionnels de santé. L’Académie médicale d’État kirghize I.K. Akhunbaev (KMGMA) devient l’établissement central, doté du statut d’institution clé dans ce domaine. Selon le document, le droit exclusif de délivrer des diplômes en médecine est attribué à la KMGMA.
La décision fait suite à une augmentation rapide du nombre d’universités médicales privées et au faible niveau de formation de leurs diplômés. D’après la communication officielle de la présidence, la majorité de ces établissements ne disposent pas d’infrastructures cliniques adéquates, le corps enseignant ne satisfait pas aux exigences de qualification, et le processus éducatif se réduit essentiellement à la délivrance formelle de diplômes, avec une formation pratique minimale.
En conséquence, chaque année, des centaines de diplômés présentant un niveau de connaissances et de compétences pratiques insuffisant rejoignent le secteur, compromettant gravement la confiance dans le système d’enseignement médical et nuisant au prestige international du diplôme kirghize. Par ailleurs, la pénurie de personnels qualifiés dans la santé publique nationale ne cesse de croître.
Conformément à la nouvelle réglementation, les établissements privés doivent obtenir une accréditation officielle d’ici le 1er juin 2026. Ensuite, ils pourront être transformés en filiales ou divisions de la KMGMA, tandis que ceux qui ne réussiront pas cette procédure ne seront autorisés qu’à fonctionner comme centres de préparation ou centres d’enseignement et de pratique clinique, sous la supervision de l’académie.
Jusqu’au 1er janvier 2026, le gouvernement doit élaborer et approuver des standards nationaux uniques pour les formations médicales et pharmaceutiques. Japarov a souligné que ces réformes visent un renforcement radical du système de formation des professionnels médicaux et pharmaceutiques, la réduction des risques de corruption, ainsi que la sauvegarde de la santé publique nationale et du prestige international du Kirghizistan.
En février 2022, l’ancien ministre de la Santé, Alymkadyr Beishenaliyev, signalait l’existence dans le pays de 24 établissements médicaux, dont trois publics : la KMGMA, la faculté de médecine de l’université d’Och et l’université slave kirghizo-russe. Les 21 autres appartiennent, selon lui, à des responsables influents ou à ceux qui disposent de moyens financiers. À l’époque, il avait annoncé vouloir fermer 17 universités privées jugées non conformes aux critères requis.
D’après les médias, la majorité des étudiants des universités privées sont originaires d’Asie du Sud-Est et du monde arabe. En 2020, le Pakistan a placé tous les établissements médicaux kirghizes sur liste noire, déconseillant à ses citoyens de s’y inscrire, après avoir constaté que 90% des diplômés kirghizes échouaient à l’examen du Conseil médical pakistanais et voyaient leur diplôme refusé dans leur pays d’origine.