La « réanimation » du projet de gazoduc « Force de Sibérie 2 » suscite des inquiétudes au Kazakhstan

Carte t.me/oilgazKZ

Les accords conclus aujourd'hui à Pékin entre Gazprom et la société chinoise CNPC concernant la construction du gazoduc « Force de Sibérie 2 » pourraient entraver les projets de gazéification du nord-est du Kazakhstan à partir de matières premières russes. C'est l'avis exprimé par le journaliste kazakh Oleg Tchervinski sur sa chaîne Telegram « Pétrole et gaz du Kazakhstan. Faits et commentaires ».

Le 2 septembre, la CNPC et Gazprom ont signé un protocole d’accord juridiquement engageant concernant la construction de « Force de Sibérie 2 » et du gazoduc de transit « Soyouz Vostok » traversant le territoire de la Mongolie. En vertu de cet accord, le gaz russe sera livré à la Chine pendant 30 ans à raison de 50 milliards de mètres cubes par an. Les parties ont également convenu d'augmenter les livraisons via « Force de Sibérie » de 38 milliards à 44 milliards de mètres cubes par an et via « Route de l'Est » de 10 milliards à 12 milliards de mètres cubes par an.

Ainsi, écrit Tchervinski, la Russie n'aura plus besoin de construire un gazoduc vers la Chine via le Kazakhstan, ce qui devait permettre de gazéifier les régions du nord-est du pays. « La seule option qui reste est la mise en œuvre des phases II et III du gazoduc « Saryarka », pour lesquelles il n'y a pour l'instant ni argent ni ressources en gaz », a ajouté le journaliste.

La construction éventuelle d'un gazoduc reliant la Russie à la Chine via le Kazakhstan a été évoquée pour la première fois l'année dernière (les négociations sur le projet « Force de Sibérie 2 » duraient déjà depuis plusieurs années, mais les parties ne parvenaient pas à s'entendre sur le prix du gaz et les volumes d'approvisionnement). Lors d'une intervention à l'automne dernier au forum « Rostki : Russie et Chine — une coopération mutuellement avantageuse », le vice-Premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré que le projet était en phase d’élaboration. Il a également été annoncé que la capacité du gazoduc pourrait atteindre 35 milliards de mètres cubes par an.

En février de cette année, le site web du gouvernement russe a publié un décret sur la construction d'un gazoduc principal pour l'approvisionnement en combustible des régions du nord et du nord-est du Kazakhstan.