Samedi, les agents des services frontaliers polonais ont arrêté la citoyenne russe Aisoltan Niyazova, membre du groupe Pussy Riot, suite à une demande émanant du Turkménistan et transmise par Interpol. L'information a été annoncée par Gundogar.
Originaire d'Achgabat, elle a déménagé en Russie en 1995 et n'a jamais eu la citoyenneté turkmène. Au début des années 2000, elle a été impliquée dans une affaire de détournement de 41 millions de dollars de la Banque centrale du Turkménistan. Selon les autorités turkmènes, alors qu'elle était présidente du conseil d'administration de la banque moscovite Index-Bank, Niyazova aurait participé au transfert et à la légalisation des fonds détournés, transférés via la Deutsche Bank allemande.
En 2011, les autorités suisses l'ont arrêtée et extradée vers Moscou. Un tribunal russe l'a reconnue coupable et condamnée à six ans de prison. Après sa libération, Niyazova a continué à vivre en Russie. Puis, après le début du conflit à grande échelle entre la Russie et l’Ukraine, elle est partie en Europe.
C'est dans une maison d’arrêt qu'elle a rencontré Maria Alekhina, l'une des membres des Pussy Riot. Après sa libération de prison, elle a commencé à participer à des manifestations avec le groupe.
En 2022, elle a été arrêtée en Slovénie et en Croatie, suite à la notice rouge d'Interpol émise par Achgabat. En Slovénie, elle a été libérée au bout de dix heures ; en Croatie, elle a passé deux jours en cellule, puis a été relâchée. Les autorités polonaises n'ont pas encore précisé les mesures qui pourraient être prises à son encontre.
Le 8 septembre, Aisoltan Niyazova a été remise en liberté. Selon son avocat, le procureur a tenu compte du fait que la militante disposait d'un titre de séjour humanitaire en Lituanie et du procès qu'elle avait remporté en Croatie en 2022, rapporte EJ.
Les avocats de Niyazova avaient précédemment demandé à Interpol de lever le mandat d'arrêt à son encontre, arguant qu'elle avait déjà purgé sa peine et qu'elle n'était pas citoyenne du Turkménistan. Cependant, l'organisation internationale de police criminelle a maintenu la demande d'Achgabat.