L’Ouzbékistan compte renoncer aux importations de semences en développant une nouvelle variété de coton grâce à la collaboration de deux institutions scientifiques : le Centre de génomique et de bio-informatique et l’Institut du coton. Cette mission a été confiée aux sélectionneurs par le président du pays, Chavkat Mirzioïev, lors d’une réunion sur le développement de l’agriculture, rapporte son service de presse.
Le chef de l’État a souligné que le potentiel de ces centres scientifiques n’était pas pleinement exploité. Un phytotron et une serre pépinière supplémentaires seront donc construits sur leur territoire. Ces installations permettront aux scientifiques de diviser par deux le temps nécessaire à la recherche d’une variété locale de coton.
L’augmentation du rendement a également été abordée lors de la réunion. Les représentants des ministères concernés ont rendu compte de l’élaboration de projets visant à travailler de manière ciblée avec les exploitations peu productives, à introduire des technologies modernes dans le secteur et à réformer en profondeur le processus de formation des agronomes.
Il a notamment été proposé de mettre en place un système de mentorat dans la culture du coton. Des agriculteurs expérimentés dont le rendement est supérieur à 60 quintaux par hectare seront ainsi affectés à des collègues dont les rendements ne dépassent pas 30 quintaux.
Les mentors suivront des cours supplémentaires à l’Institut de perfectionnement et de reconversion professionnelle agricole, après quoi ils recevront les certificats correspondants. Si, au final, les agriculteurs peu productifs atteignent un rendement de 50 quintaux par hectare, leurs mentors recevront une récompense financière de 5 millions de soums (360 euros environ).
Le président a soulevé la question de l’utilisation des technologies modernes. Il a demandé de mettre l’accent sur l’utilisation de drones agricoles et sur la formation de spécialistes dans ce domaine, tout en promouvant la numérisation et l’intelligence artificielle dans le secteur. Les responsables du ministère de l’Agriculture ont assuré le chef de l’État qu’il travaillaient déjà en partenariat avec des entreprises étrangères sur des projets dans ces domaines.
En ce qui concerne le soutien financier au secteur, il a été proposé de créer à partir de 2026 un système d’assurance volontaire pour le coton, les céréales, les fruits et les légumineuses, couvrant 50 % de la prime d’assurance à la charge du budget de la République.
Afin de simplifier le subventionnement de l’agriculture, une agence chargée des paiements dans le secteur agricole sera mise en place. Elle regroupera sur une plateforme unique 75 types de subventions actuellement accordées par différents départements. Cette approche réduira considérablement la bureaucratie et les formalités administratives.
Lors de la réunion, les participants ont souligné l’importance capitale l’agriculture pour l’économie de l’Ouzbékistan. Elle représente 20 % du PIB, 467 000 milliards de soums (33,7 milliards d’euros) de production annuelle et 3,5 millions d’emplois. Par ailleurs, les produits agricoles frais et transformés représentent un tiers des exportations totales du pays.



